La vision des communautés d'apprentissage en réseau est fondée sur le principe qui soutient que des apprenants différents ont besoin d'interagir à partir de systèmes d'apprentissage différents. Deux métaphores éducationnelles sont combinées, à savoir :
Une vision est un ensemble d'idées basées sur des valeurs. Pour qu'elle se développe, pour qu'elle gagne des appuis et pour qu'elle se déploie, des habiletés de leadership sont requises. C'est pourquoi une vision ne deviendra réalité que si un individu lui donne vie. De plus, toute vision de l'apprenant ou de la communauté d'apprentissage, aussi précise, imaginative et attrayante que ce soit, ne pourra se concrétiser à moins qu'elle soit supportée par des commanditaires avant-gardistes et impliqués. C'est pourquoi le Forum universel des cultures procure une rare occasion aux éducateurs de montrer leur vision et d'exprimer leurs valeurs humaines. Au Québec, l'idée fait son chemin...
C'est en travaillant et en réfléchissant ensemble que les éducateurs, les gouvernements, les dirigeants d'entreprise et les groupes communautaires de tous les pays participants seront capables, à partir de leurs connaissances, de leur savoir, de leurs ressources et de leur technologie actuels, de former une communauté, c'est-à-dire une famille d'éducateurs ayant un intérêt commun dans l'échafaudage de leurs systèmes d'éducation afin que ces derniers soient garants d'une utilisation pertinente des technologies de l'information et de la communication (TIC), tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des salles de classe. Les éducateurs de chez-nous qui se sont engagés dans un tel processus (voir https://tact.ulaval.ca/fr/html/svision.html) étaient bien outillés pour aider leurs communautés respectives (voir http://www.autoroute.gouv.qc.ca/publica/planifi.html) à mettre en place des actions pertinentes. Ce sont de telles initiatives qui ont permis au Canada d'être le premier pays à brancher toutes ses écoles au réseau Internet.
Des salles de classe branchées en réseau aux communautés d'apprentissage interreliées. Le branchement des écoles et des salles de classe en réseau est maintenant considéré comme un préalable pour les pays qui désirent faire partie de l'économie du savoir. Avec un tel branchement, l'accès à l'information est alors facilité et la disponibilité de contenus pré-organisés est accrue. Bien qu'il soit tout à fait légitime d'aborder cette perspective, ce n'est cependant pas ce regard de l'extérieur vers l'intérieur de la classe que nous proposons d'explorer, mais plutôt un regard de l'intérieur vers l'extérieur de la classe qui nous permettra de démontrer ce que les salles de classe peuvent faire de mieux à l'aide des technologies modernes d'apprentissage.
À cette fin, nous fournirons un appui à partir de l'École de perfectionnement en télé-apprentissage (ÉPTA) / TeleLearning Professionnal Development School (TL-PDS) (http://www.telelearning-pds.org), une communauté virtuelle d'éducateurs formée surtout d'enseignants et de futur enseignants qui font partie du TeleLearning Network of Centres of Excellence et qui mènent des recherches sur l'utilisation efficace et réfléchie des technologies de l'information et de la communication à des fins d'enseignement et d'apprentissage. Actuellement, l'ÉPTA est formée de quatre communautés d'apprentissage locales qui sont situées à Québec, Montréal, Toronto et Vancouver. Leurs membres sont cependant intéressés à établir des partenariats avec d'autres communautés dans le but de réaliser du travail de co-construction de connaissance. Les éducateurs qui partagent un intérêt pour les communautés d'apprentissage interreliées et pour les intentions de l'ÉPTA / TL-PDS (http://www.telelearning-pds.org/tlpds/tlpdsang.html) peuvent faire référencer le site de leur communauté d'apprentissage s'ils le désirent.
Co-construction de connaissances. Notre concept de communauté d'apprentissage s'applique, dans un premier temps, aux membres de chaque communauté locale. Ainsi, en 2001, chaque classe participante, redéfinie en tant que communauté d'apprentissage, étendra ses activités à l'extérieur de son école. En 2002 et 2003, alors que la contribution des acteurs locaux sera toujours garante du succès du projet, des activités impliquant des écoles apprenantes d'autres régions et d'autres pays seront fortement encouragées. Le programme de Barcelone 2004 permettra une mise en commun des activités conduites jusque là par les différentes communautés d'apprentissage. Trois niveaux d'utilisation des TIC à des fins d'enseignement et d'apprentissage seront reconnus; il s'agit des niveaux de base, intermédiaire et avancé. Pour atteindre le niveau avancé, les enseignants qui oeuvrent à l'intérieur de classes branchées, que ce soit au niveau élémentaire, secondaire ou post-secondaire, devront non seulement avoir redéfini leur classe comme une communauté d'apprentissage, mais ils devront aussi avoir engagé les apprenants, incluant eux-mêmes, dans une démarche d'apprentissage orientée vers la recherche et qui est supportée par des outils de collaboration de prochaine génération.
Un comité scientifique international, qui sera vraisemblablement commandité par le Gouvernement du Canada, a été créé. Des pratiques exemplaires dans le cadre de l'utilisation des TIC y seront soulignées afin que les groupes qui y ont participé puissent prendre part au programme de Barcelone 2004 (présence virtuelle/face-à-face; événements synchrones et asynchrones). Nous lançons aussi une invitation aux éducateurs qui travaillent sur les autres thèmes à fusionner 15% de leurs activités et créations respectives avec les nôtres. Cela permettra de démontrer le rôle important que peuvent occuper les TIC dans l'apprentissage. L'élève-chercheur étant la métaphore de choix, trois catégories d'événements seront à l'horaire : des communications présentant les résultats de recherches réalisés par des jeunes, des démonstrations de leurs pratiques exemplaires ainsi que des présentations d'affiches.
Nous espérons que les activités qui seront réalisées à l'aide du support des TIC mèneront à la croissance de l'intelligence collective, tant à l'intérieur des communautés d'apprentissage qu'entre celles-ci.
Thérèse Laferrière
Québec, 3 décembre 2000